" Altruisme chez le phytoplancton marin ? Activation du suicide cellulaire chez les dinoflagellés en réponse à l’infection parasitaire "
Au cours des dynamiques d’efflorescences phytoplanctoniques, différentes voies de mortalité peuvent être activées, soit en réponse à des stress abiotiques (carence nutritive, choc thermique…), soit en lien avec des interactions biotiques (broutage, infections virales et parasitaires…). Parmi elles, une a été particulièrement peu explorée : celle de la mort cellulaire dite programmée, ou suicide cellulaire. Le maintien de gènes régulant une cascade d’autodestruction chez des organismes unicellulaires peut poser question d’un point de vue évolutif. Pourtant, ces gènes sont retrouvés de manière large dans le vivant, et en particulier chez des cyanobactéries, diatomées et dinoflagellés marins. Ils pourraient être la marque de processus de coopération entre organismes, où le bénéfice ne se trouverait pas à l’échelle de l’organisme (la cellule de microalgue), mais de la population (l’efflorescence). Au cours de ce séminaire, je présenterai des résultats récents prouvant l’activation d’un suicide cellulaire chez un dinoflagellé marin, Scripsiella acuminata, en réponse aux infections du parasite Amoebophrya. Ce cas d’étude prouve des interconnexions entre différentes voies de mortalité au cours des déclins d’efflorescences et ouvre à l’idée de coopération entre organismes ; vers la notion d’altruisme chez le phytoplancton ?