Objectf Plancton

Objectif Plancton est un projet de sciences participatives. Il vise à étudier le plancton en rade de Brest, en rade de Lorient et en baie de Concarneau en regroupant plaisanciers, scientifiques et Océanopolis.

L’objectif est de mesurer la variabilité spatiale, saisonnière et pluri décennale du phytoplancton. Les prélèvements sont réalisés par les plaisanciers à l’aide de matériel conçu pour eux et facile à mettre en œuvre. Chaque année une restitution des résultats est faite et ouverte à leurs questions.

La laboratoire Pelagos participe au traitement des échantillons collectés en rade de Brest (18 stations, 3 saisons de 2019 à 2024) et à l’analyse des populations phytoplanctoniques à l’aide de la cytométrie en flux[1].

Dans le cadre d’objectif plancton, il a été aussi comparé l’évolution du phytoplancton sur trois stations échantillonnées toutes les semaines en termes de chlorophylle et de composition de la flore phytoplanctonique sur une dizaine d’années et de relier la dynamique aux facteurs environnementaux.

Les blooms les plus forts en termes de chlorophylle (> 3µg.l-1) se situent de mars à juin dans les trois stations. La dynamique générale est synchrone dans la rade de Brest en termes de chlorophylle, ce qui laisse à penser à un contrôle environnemental commun (température, lumière et nutriments).

En revanche, la composition et la structure du phytoplancton diffèrent selon les stations. Les diatomées dominent en termes de richesse taxonomique et d’abondance aux stations Pointe du Château et Lanvéoc alors qu’à la station Ste Anne, c’est le nanophytoplancton et en particulier les cryptophycées et nanoflagellés.  C’est aussi à la Pointe du château qu’apparait et se développe l’espèce Alexandrium minutum, qui peut parfois entrainer des toxicités des coquillages. Ceci laisse à penser que lorsque les conditions environnementales sont favorables aux blooms, des facteurs de pression locaux jouent sur la sélection des taxons. La station de Ste Anne, située à l’entrée de la rade de Brest présente des conditions plus océaniques (une température plus faible et des salinités plus élevées) qui correspond plus souvent à une dominance du nanophytoplancton.

Contact scientifique : Marc Sourisseau
Collaborations : Océanopolis, UBO
Thèse : Laura Schweibold
Publications : Gallut et al. 2024 ; base de données Seanoe pour la Pointe du château 
Financements : Fondation de France, Laboratoire Brothier

[1] La cytométrie permet de compter les cellules dotées de pigments sur une large gamme de taille. Elle repose sur l’excitation des pigments chlorophylliens avec un ou plusieurs faisceaux laser et sur des mesures des fluorescences réémises à plusieurs longueurs d’onde selon la composition pigmentaire des cellules.