Des outils d’observation pour la conservation des écosystèmes menacées

 

BioEOS, le projet de recherche piloté par lIfremer sur le développement doutils dobservation sera lancé le 15 juin pour une durée de 5 ans dont une phase de démonstration de 2 ans. C'est le premier projet de l'Ifremer ayant obtenu le label Space for Climate Observatory (SCO). Preuve que l’Institut est un acteur majeur dans le domaine des initiatives sadossant sur les données satellites pour contribuer à leffort climatique.   

 

Le projet BioEOS (BIOdiversity Earth Observation and monitoring at regional Scale) est le fruit d’une réflexion de l’ingénieur de recherche du laboratoire d’écologie benthique côtière Touria Bajjouk, sur le besoin de connaissances spatio-temporelles sur le vivant, et notamment en outre-mer. Deux ans plus tard et 10 partenaires adhérents (Gipsa-lab, Ifrecor, Inrae, IMT Atlantique, IRD, SHOM, Sorbonne Université, Université de Mayotte, Université de La Réunion, Université de Toulon) le projet est lancé avec le soutien du CNES. Piloté en étroite collaboration avec la DOI (Délégation de l’Océan Indien) , BioEOS s’inscrit dans la lignée des projets portés depuis 15 ans en Océan Indien (SPECTRHABENT, HYSCORES, ...) et contribue également à renforcer les actions mises en place dans le cadre du PAOM (Plan d’Action à l’Outre Mer).

 

Parce que les espèces disparaissent à un taux de 100 à 1 000 fois plus élevé que le taux naturel

BioEOS va développer des outils d’observation pour caractériser la dynamique spatiotemporelle de la biodiversité côtière, cartographier les changements, produire des indicateurs opérationnels afin de rendre compte de son état, et améliorer les mesures de conservation. Parmi les principaux besoins de connaissance identifiés, certains concernent les écosystèmes côtiers (récifs coralliens, herbiers marins) qui recèlent une biodiversité exceptionnelle. Ils sont cependant considérés parmi les plus vulnérables car les plus exposés aux pressions anthropiques, dont les impacts se cumulent.

 

Des images de télédétection 

Répondre à différents besoins et objectifs tels que l’évaluation de l'état des récifs coralliens ou  le suivi de l'étendue et la structure des herbiers marins en tant que bio-indicateur de la qualité de l’eau. C’est l’ambition de ce projet qui compte acquérir des données fiables et pertinentes en utilisant principalement des séries temporelles d’images acquises par plusieurs satellites. 

 

Les DOM-TOM, un territoire d’expérimentation

Parce que les extinctions globales d'espèces sont environ 60 fois plus élevées dans les DOM-TOM qu'en France métropolitaine, BioEOS a choisi de se focaliser en premier lieu sur la région Sud-Ouest de l'océan Indien pour mettre en place un démonstrateur de suivi de la biodiversité littorale. Au-delà de l'intérêt pour les écosystèmes vulnérables qu'abrite cette région (récifs coralliens, mangroves, herbiers), une telle zone présente également un gradient de pression anthropique. Un ensemble de paramètres et proxy (estimation d’une variable non mesurable directement) de l’état de biodiversité sera extrait des données collectées sur les sites pilotes. Expliquer ces évaluations pour comprendre si cela vient des changements globaux ou anthropiques en modélisant la trajectoire, telle est la finalité de BioEOS.

 

BioEOS, un projet à forts enjeux

Distingué comme étant un projet à forts enjeux conjointement par le CNES et l’Ifremer lors  des Assises de l'économie de la mer en novembre 2022, BioEOS a retenu l’attention des PDG Philippe Baptiste et François Houllier parce qu’il répond à « l’enjeu majeur de progresser dans notre connaissance de l’océan grâce à une synergie des outils déployés dans l’espace et les mesures in situ ».

 

BioEOS bénéficie, à sa date de démarrage, du soutien institutionnel du CNES, du Secrétariat Général pour les Affaires Régionales (SGAR) via la DEAL Réunion (Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), de l’OFB (Office Français de la Biodiversité), des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) et de la RNMR (Reserve Naturelle Marine de le Réunion). Des collaborations sont également prévues avec la communauté internationale de GEOBON (Group on Earth Observations Biodiversity Observation Network).